samedi 30 juillet 2011

jeudi 28 juillet 2011

Metal myth(olog)ique, 3ème partie

Suite et fin du parcours de Chimaira.

Chimaira à l'époque de The Infection. De gauche à droite : Andols Herrick (batteur), Chris Spicuzza (sampleur, choriste), Matt DeVries (guitariste rythmique), Mark Hunter (chanteur), Jim LaMarca (bassiste), Rob Arnold (guitariste lead).

En 2009, Chimaira sort The Infection, qui marque le retour de Ben Schigel à la production (ayant produit, je vous le rappelle, la majorité de la discographie du groupe). Ils recrutent aussi au mixage Chris "Zeuss" Harris, connu pour avoir travaillé avec Hatebreed et Shadows Fall. Cet album s'avère être le plus décevant du groupe à l'heure actuelle.

Il se veut beaucoup plus lourd, mais il est surtout beaucoup plus lent, et cette lenteur est le gros défaut du disque. Les samples sont moins discrets que dans The Impossibility Of Reason ou Chimaira, ce qui donne une ambiance extrêmement sombre à l'album. Les solos, eux se font plus rares, mais n'ont pas disparu. Au contraire, il suffit d'écouter le long et excellent morceau, ou devrais-je dire pièce, qu'est The Heart Of It All, pour entendre tout le talent de chaque musicien (à part peut-être les samples, paradoxalement).
Une dernière chose qui nous frappe un peu à l'écoute du disque : la voix de Mark Hunter. Alors que dans les précédents albums, il offrait un étrange cri aigu avec quelques grunts par-ci par-là, ici il donne dans le grunt gros et gras tel un monstre mythologique dont le nom m'a échappé... Un bon album, mais pas le meilleur de Chimaira.

Jaquette de The Infection

A l'heure où j'écris cet article, la sortie du prochain album est imminente. Ce disque marque un changement important de line-up puisque Jim (basse), Chris (samples et choeurs (j'avais oublié cette fonction là tiens)) et Andols (batterie) ont quitté le groupe et n'ont pas contribué au nouvel album. Le prochain effort, appelé The Age Of Hell, serait une nouvelle fois produit par Ben Schigel, qui apparemment se serait aussi occupé de la batterie, d'après ce que j'ai pu lire.

Line-up actuel de Chimaira.

Le line-up actuel de Chimaira est donc (en partant de la gauche sur la photo) :

- Rob Arnold : guitariste lead
- Sean Zatorsky : claviériste, sampleur, choriste
- Matt DeVries : guitariste rythmique
- Austin D'Amond : batteur
- Mark Hunter : chanteur, guitariste occasionnel (Jade, Implements Of Destruction, Six)
- Emil Werstler : bassiste

A noter les autres groupes des membres : Rob fait aussi partie de Six Feet Under (Death metal) avec Matt et de The Elite avec Austin qui, lui fait à la base partie de Bleed The Sky (metalcore). Emil et Sean, quant à eux, sont originellement membres de Daath (Death metal progressif).

dimanche 24 juillet 2011

Metal myth(olog)ique, 2ème partie

Suite du parcours de Chimaira.

Chimaira à l'époque du disque du même nom. Rappel des membres, de gauche à droite : Chris Spicuzza (samples, chœurs), Jim LaMarca (basse), Mark Hunter (chant), Rob Arnold (guitare lead), Matt DeVries (guitare rythmique), Kevin Talley (nouveau batteur)

Au fur et à mesure des concerts suite à la sortie de The Impossibility Of Reason, un nouveau départ (encore un !) se pointe à l'horizon. Andols Herrick, le batteur, décide de quitter l'aventure, ne prenant plus plaisir à jouer et décidant de retourner à l'université faire ses études. C'est un choc autant pour les fans que pour le groupe. Mais les membres ne se démontent pas et recrutent Ricky Evensand du groupe de death mélodique Soilwork. Mais la collaboration tourne court et ce dernier quitte le groupe pour quelques différends avec les autres membres mais aussi pour des problèmes de visa. Il faut dire que Soilwork est un groupe suédois... et Ricky aussi !

Sur les bons conseils du légendaire guitariste du légendaire groupe Slayer, Kerry King, Chimaira s'attache les services de Kevin Talley, ancien batteur des groupes de death metal Misery Index et Dying Fetus. Et c'est parti pour un nouvel album intitulé sobrement Chimaira, sorti en 2005, considéré comme l'album de la consécration. Il est beaucoup plus complexe, plus lourd, plus brutal et moins rentre-dedans. Les morceaux durent au minimum 5 minutes chacun (le plus court étant de 4 min40) !
Il fait aussi la part belle à la guitare tellement il y a de solos par-ci, par-là. Les riffs rappellent également les grandes heures du thrash metal old-school en sonnant 80's qui n'est pas sans nous rappeler Metallica, Slayer et beaucoup d'autres... Une autre caractéristique : il n'y a presque pas de voix claires (même si elles ne sont pas absentes) ou de titres mélodiques comme Down Again sur l'album précédent. Chose qui frappe également : le style du nouveau batteur. Il ramène avec lui des blast beats tout droit issus du death metal. On en oublierait presque que Chimaira est un groupe de metalcore. Heureusement que le son des guitares et l'excellente production de Ben Schigel nous le rappelle.

Jaquette de Chimaira

2007 est une année de rebondissements pour Chimaira. Premièrement, Andols Herrick vient réintégrer le groupe après avoir participé à Roadrunner United. Deuxièmement, le groupe est libéré de son contrat et signe sur Ferret Records pour les USA et sur Nuclear Blast pour le reste du monde. C'est une "libération" pour Chimaira étant donné la politique un peu trop "commerciale" de Roadrunner. Ils en profitent donc pour sortir Resurrection, produit par Jason Suecof (producteur connu pour avoir produit le groupe Trivium). Cet effort se caractérise par des morceaux particulièrement épiques, sans oublier, bien entendu, le côté metalcore et groove metal.

Le groupe livre ici un disque qui a une réelle ambiance sur la durée. Les morceaux s'enchaînent comme s'ils avaient un véritable lien. Les influences sont aussi diverses puisque la dernière piste Empire n'est pas sans évoquer le black metal symphonique. D'ailleurs, certains claviers de cette chanson ont été réalisés en étroite collaboration avec Morgoth the Impaler, un artiste de black metal symphonique norvégien... qui est, en réalité et bêtement Chris, le claviériste habituel de Chimaira, grimé en black metalleux.

Chimaira à l'époque de Resurrection. A l'extrême gauche, Andols Herrick qui est revenu.

mercredi 20 juillet 2011

Metal myth(olog)ique, 1ère partie

Après quelques mois d'absence au sein du blog en cette fin d'année quelque peu mouvementée, je profite des vacances pour écrire cet article (voire toute une série) suite au dernier Instant metal consacré au metalcore.

Je tenais donc à parler d'un groupe que je considère comme mon préféré, une influence, une inspiration : CHIMAIRA !!! Groupe de metal moderne (histoire de condenser les genres qu'ils peuvent pratiquer) pas forcément des plus reconnus à ce que j'ai pu remarquer. Ils ont quand même une très bonne notoriété. Faisons donc le tour sur leur parcours.

Chimaira à l'époque de POOE. De gauche à droite : Rob Arnold (guitariste lead), Andols Herrick (batteur), Mark Hunter (chanteur) (suivez bien l'étonnante évolution de sa coupe de cheveux durant les périodes), Chris Spicuzza (sampleur, choriste), Jason Hager (guitariste rythmique) et Jim LaMarca (bassiste).

Le groupe se forme en 1998 à Cleveland, dans l'Ohio, composé du chanteur Mark Hunter et du guitariste Jason Hager. Après une démo qui leur permet une signature sur le label East Coast Empire Records et de nombreux changements de line-up (constitué à partir d'ici des deux gaillards cités ci-dessus, de Rob Arnold (guitare lead), Rob Lesniack (basse), et Andols Herrick (batterie)), le groupe sort un premier EP en 1999, intitulé This Present Darkness, produit par Ben Schigel (qui produira la majorité de la discographie de Chimaira par la suite). Quelques temps après cette sortie, Chimaira recrute Chris Spicuzza aux samples et renvoie le bassiste. Il se fait remplacer par Jim LaMarca. Les concerts s'enchaînent et le groupe commence à se construire une bonne réputation. Tout cela va attirer le célèbre label Roadrunner Records (ENCORE EUX !) qui décroche un contrat.

Jaquette de Pass Out Of Existence

Et ce qui devait arriver arriva. En 2001, Chimaira sort son premier album Pass Out Of Existence (disponible à la médiathèque), produit par Andrew Mudrock, qui signe un premier effort froid et industriel, plus orienté vers le nu metal, sans oublier les origines metalcore (notamment dans l'alternance du chant crié et du chant clair). Les samples fusent et les guitares sont tranchantes. Cette production a été vivement reprochée par les critiques que j'ai pu lire, surtout celles des webzines. Il faut dire que le nu metal est un genre assez facilement critiqué, mais nous verrons ça plus tard lors de prochaines séances. Dans tous les cas, ce n'est certainement pas un mauvais album.

Jaquette de The Impossibility Of Reason

S'ensuit un nouveau changement de line-up. En effet, Jason Hager devient père et quitte le groupe pour rester auprès de sa famille. Il se fait remplacer par son ami Matt De Vries en tant que guitariste rythmique. Les tournées s'enchaînent jusqu'en 2002 où Chimaira retourne à Cleveland pour enregistrer un nouvel album, The Impossibility Of Reason, un disque purement metalcore. Les changements se font avec des morceaux plus agressifs, des guitares à l'accordage rehaussé (ça, c'est pour les musiciens) et une nouvelle production assurée par Ben Schigel, cité plus haut, plus chaude, plus suante et plus sanguinaire. On note aussi l'apparition d'un bon nombre de solos. Les samples et la basse, eux, se font plus discrets, mais sont audibles si on tend un peu l'oreille. L'ensemble rend moins nu metal, et plus metalcore, hardcore, thrash metal (moderne) et groove metal (et oui, encore une tonne de genres). Tout ça pour le plus grand plaisir de nos oreilles !

Chimaira à l'époque de TIOR. A l'extrême gauche, Matt DeVries, le nouveau guitariste.

jeudi 14 juillet 2011

les jeudis des musiques du monde, cinéma sous les étoiles et un été en cinémascope

Depuis plusieurs années, il est devenu très facile de tuer l'ennui à Lyon l'été. Des concerts, du théâtre, des projections de cinéma, toutes animations festives et gratuites sont en effet proposées à cette catégorie d'habitants découverte sur le tard et devenue l'objet de sollicitations nombreuses : le non-vacancier.
Car oui, affirmons-le haut et fort : il existe une vie en dehors des vacances et la culture ne s'arrête par au calendrier des vacances scolaires.

Parmi les rendez-vous estivaux, j'attire votre attention sur la programmation musicale de la 15ème édition des "Jeudis des musiques du monde" organisée par le CMTRA (Centre des musiques traditionnelles Rhône-Alpes).
Ces concerts hebdomadaires prennent pour cadre le jardin des Chartreux sur les pentes de la Croix Rousse, avec vue imprenable sur la Saône, la Presqu'ile et le Vieux Lyon, dans une atmosphère décontractée, festive et familiale.

Cette année, le programme est riche de sept concerts appelés à nous faire voyager en musique : aux sons des chants berbères le 7 juillet, puis d'un rendez-vous spécial Fête Nat' avec la musique des Antilles, d'une soirée arménienne le 21 et de quelques pas de Tango argentin le 28 juillet.
En août, un peu de fraîcheur nous est d'abord offert avec la musique traditionnelle des Alpes et Pyrénées (le 4), puis une ballade acoustique le 18 et un ultime rendez-vous le 25 sur des rythmes brulants, ceux de la rumba congolaise.

Qui, mieux que le CMTRA connait la diversité et le dynamisme de la mosaïque musicale produite par les multiples cultures présentes dans notre région ? Cette animation estivale, dont nous fêtons la 15ème édition est aussi un tremplin important pour des groupes de musique ainsi que pour des acteurs culturels qui œuvrent toute l'année au rapprochement et au dialogue : l'association Awal dans le 7eme arrondissement, la maison de la culture arménienne de Décines, Tango de Soie, la maison de la culture kurde de Villeurbanne...

Pour découvrir le programme complet, je clique ici. Et j'en profite pour découvrir toutes les missions du CMTRA autour du patrimoine musical.

notre conseil : accompagner chaque concert d'une découverte gastronomique !


Du côté du cinéma, les projections en plein air essaiment désormais aux quatre coins de l'agglomération et c'est une bonne nouvelle.
J'attirerai cependant votre attention sur le travail réalisé chaque été par l'équipe de bénévoles du collectif "Cinéma sous les étoiles". Propageant comme à son habitude une cinéphilie festive (depuis dix ans, c'est ici la 11ème édition) autour d'une thématique - cette année, "le Sport" -, "Cinéma sous les étoiles" nous propose 5 soirs de projection à la suite, du 17 au 21 juillet, sur différentes places du centre-ville. Comme à l'accoutumée, leur visuel réalisé par l'illustrateur Alexandre Lagneau est déjà un collector !


Vous pourrez donc vous muscler gratuitement les yeux et le cerveau grâce aux films "Shaolin soccer" le dimanche 17, "Ragging bull" le lundi 18, le chef d’œuvre de Martin Scorcese avec Robert de Niro en champion de boxe, les "Rois du patin" le mardi 19, les "Triplettes de Belleville" le mercredi 20 en hommage au Tour de France et enfin l'étonnante résurrection de Mickey Rourke en ex-star du catch dans "The wrestler" pour conclure le tout jeudi 21 juillet.

Si je veux le programme complet de "Cinéma pour les étoiles", je clique ici et j'accède à leur facebook.



Ma sélection serait incomplète si j'oubliais de citer le travail remarquable et pionnier réalisé par l'Institut Lumière en son fief de Monplaisir chaque été pour sa manifestation "L'été en cinémascope". Tout est contenu dans le titre : des projections en plein air de chef d’œuvres du cinéma et l'occasion de revoir en grand format des raretés comme certains westerns ou vieux films en noir et blanc...
L'Institut Lumière nous offre ainsi une authentique cinémathèque en plein air, du 12 juillet au 30 août avec des films tels que "Exilé" de Johnnie To, "Marathon man" de John Schlesinger, "le ciel est à vous" de Jean Grémillon, etc... le programme complet, je le trouve ici en cliquant.

Je réserve ma soirée pour la projection de clôture du road movie déjanté et premier film de Michael Cimino ("voyage au bout de l'enfer", "les portes du paradis", "l'année du dragon", "le sicilien"...) avec Clint Eastwood, "le Canardeur", un film de 1974.

Un extrait me parait un bon début :



Désormais placés dans d'excellentes conditions, je vous souhaite à tous de très bonnes vacances !

lundi 11 juillet 2011

Hip-hop frais pour l'été, 2ème partie : 1995

"Un-neuf-neuf-cinq" c'est un crew parisien composé de 6 membres : 1 Dj et 5 rappeurs. Leur premier ep est sorti il y a peu après avoir suscité beaucoup d'attente car les garçons s'étaient déjà fait remarquer dans des soirées freestyle et sur des vidéos postées ça et là sur youtube.


Déjà, le nom énigmatique : 1995. On aura compris, il s'agit d'un hommage à l'année, jugée comme une année centrale dans l'histoire du rap. Une façon de s'accorder le parrainage des tauliers. D'ailleurs l'album s'appelle La source, c'est là qu'ils ont été chercher l'inspiration et les influences.

Hommage aux ainés mais pas seulement. 1995 a aussi des velléités de bousculer la hiérarchie et leur style n'a rien de daté. Un côté old school mais qui sonne assez frais, les garçons donnent surtout l'impression d'avoir écouté et digéré ce qui s'est fait avant eux plutôt que d'y être resté bloqués. Les productions vont chercher du côté du bon vieux Boom bap, mais aucun problème à ça, le refrain de La source nous avait prévenu :
"On prend l'rap à la source/Rythmes, samples et flows"

La réussite se trouve dans l'harmonie entre les 5 personnages et leur 5 flows, tous différents, qui apportent quelque chose de plus à chaque couplet.
Le morceau vedette de 1995, La source, est emblématique du mouvement amorcé par les 6 acolytes : une énergie à toute épreuve, l'envie de faire ses preuves et beaucoup de générosité. Les 5 rappeurs assurent et assument, ils se savent attendus et n'ont pas l'air de se débiner.



On pourrait dire que c'est un peu juvénile et brouillon mais ça fait aussi parti du plaisir de la découverte. Gageons que l'avenir leur appartient.

Ici aussi, on rend hommage à notre source.

mercredi 6 juillet 2011

Hip-hop frais pour l'été, 1ère partie : Vîrus

Deux découvertes en ce début d'été, ça se partage!

On commence par Vîrus, saison oblige, et sa trilogie en forme de calendrier :

Sauf que le 15 août de Vîrus, c'est pas vraiment coquillages et crustacés mais plutôt constat désolant et déprime carabinée.
Attention aux personnes un peu sensibles, les paroles sont crues et on pourrait facilement accuser le rappeur de misogynie, mais ça tient surtout d'une misanthropie généralisée.
Vîrus propose un flow bizarre, pas grandiose pour deux sous, plutôt du genre à ruminer son humilité. Sauf que le ton est juste et parle directement à l'auditeur, comme si le MC ne voulait surtout pas s’embarrasser de fioritures et aller directement là où ça l'intéresse. Et ce qui l'intéresse Vîrus, c'est de dire ce qu'il a sur la conscience et surtout de le dire bien. On est légèrement pris de vertige par les pirouettes qu'il fait subir à la langue à chaque vers. Morceaux choisis :

"C’est dimanche, il pleut ; voilà ce qui peut t’arriver en plein mois d’aoûteux… "

"L’ère adulte me fait jouer avec les mots / Si ta maîtresse cherche l’époux, fais-toi la boule à zéro / J’ai été fou, offrez-moi une boîte de Lego / Que j’m’amuse plutôt que d’aller faire mes devoirs conjugaux"

Et ça n'arrête pas, à chaque titre c'est une avalanche d'images frappantes et de punchlines chirurgicales. On pourrait presque lui reprocher l'exercice de style mais ce serait cracher dans la soupe non?
Le producteur s'appelle Banane (ces gars ont le sens de l'humour) et l'univers est très adapté à la noirceur de la plume. Des extraits de films et d'émissions télé jalonnent les morceaux. il n'est pas rare que des rappeurs utilisent le procédé pour un rendu souvent intéressant et des références parfois inattendues. Au final une production discrète qui laisse la part belle aux paroles. On pense à Orelsan, un Orelsan pour adulte, enfin sorti de l'adulescence, même si Vîrus affirme en être encore (L'ère adulte).

Le clip de Saupoudré de vengeance, extrait de l'album 15 août :



Le petit plus de Vîrus c'est la distance. Il dénonce et balance mais sans être dupe du petit jeu auquel il joue et de sa propre appartenance à ce système qu'il exècre :

"Déjà que petit, j’esquivais la piscine / J’avalais le verre d’eau mais pas le cachet d’aspirine / Et les speakerines de la télé me regardaient, ont forgé mon esprit critique : j’parlais pas… / Imagine le chemin jusqu’à faire un morceau egotrip / Ma noirceur se voit pas tout de suite comme chez les gothiques"

ou encore le morceau Tu reluttes? (on apprécie déjà le jeu de mot) dans lequel le rappeur s'en prend aux mauvaises surprises du téléchargement et finit par dire :

"Télécharge VÎRUS, tombe sur un film de *** / Attends mon skeud à la Fnac… V’là les affiches de pub"

On salue l'honnêteté, Vîrus tire sur tout ce qui bouge et finit par pointer l'arme contre lui, un héroïsme kamikaze.

Un mot sur le concept, chacun des mini-albums est composé de 4 titres et les album sont téléchargeables librement sur le site Rayon du fond. Ça aussi c'est frais.
On a découvert Vîrus ici, sur l'excellent site abcdr du son, véritable bible de l'amateur de rap internaute à la recherche de la dernière pépite. Les interviews sont longues et intelligentes, tous les styles sont balayés et les chroniques sont de grandes qualité.

La prochaine découverte sera plus festive, on s'y engage!