vendredi 27 août 2010

Lil Wayne est un ange

Bon un ange d'une drôle de catégorie. Tatoué des pieds à la tête (littéralement, son visage est couvert de tatouages), représentant de ce qui se fait de plus caricatural dans le rap bling-bling, accro à de nombreuses drogues connues et inconnues, armé jusqu'aux dents, dents sur lesquel le garçon a trouvé bon de poser une grille de diamants qui a récemment menacé sa santé, juste avant son départ pour la prison pour le port d'arme susmentionné... On arrête par ici car la liste est longue. Mais malgré toutes ces casseroles, Lil Wayne est un artiste incroyable, peut-être aussi pour ces mêmes raisons.

Gros vendeur en cette période moribonde, il est habitué au succès depuis ces 16 ans, il aura attendu 4 ans, sa carrière commence à 12 ans. Juste hors norme! On ne peut pas vraiment en dire autant de sa musique: Du dirty south et du crunk, mouvements venus du sud des Etats-Unis et qui connait encore aujourd'hui un gros succès commercial (en France aussi, on pense à Booba). Le dirty south est difficile à définir: une batterie très présente et qui claque fort, des boucles simples et puissantes et un flow nonchalant ou parfois hyper agressif. Le crunk est un sous-genre du dirty south, c'est la contraction de "crazy drunk", ça donne une idée! Le rappeur se dit également très marqué par le rock, Nirvana notamment.

Alors oui, bien sûr, toute médaille à son revers: Lil Wayne agace. Us et abus du vocodeur (quel fléau!), arrogance outrée, promoteur d'un mode de vie pas vraiment exemplaire, sexisme, etc.

Après tout ça, où et comment aimer l'artiste. A l'écoute de Tha Carter III, tout devient évident. Un album ambitieux, long, très long pour un bon album de rap, Lil Wayne a essayé de condenser toutes ses sources d'inspirations, tout ce qui se fait dans le commercial rap. Et l'ensemble fonctionne de bout en bout. Même les morceaux plus "sweet r'n'b" à la fraise ne sont pas désagréables. Grâce à son flow impeccable et à l'intensité qu'il donne sans retenue derrière le micro. Il pleure, il crie, il appelle, autant de générosité chez un rappeur, rappelle un illustre "ancien": Zack de la Roca des Rage Against the Machine.

En guise d'illustration, la vidéo du deuxième morceau de l'album Mr. Carter que Lil Wayne partage avec Jay-Z. Désolé pour la qualité des images, mais l'essentiel est ailleurs. A noter l'excellente entrée en scène de Jay-Z qui, même s'il ne reste pas longtemps, ajoute beaucoup de force à la chanson.



Beaucoup de collaborations sur cet album, plus ou moins réussies, mais on ne peut reprocher à Lil Wayne son éclectisme. Et puis rendons lui hommage, il a réussi à faire un morceau audible avec Bobby Valentino qui est aux musiques urbaines ce qu'est Bernard Minet aux chansons à textes, une abomination!

On ne parlera pas des titres un par un, notons les essentiels: 3 peat, l'introduction impeccable effectuée par un Lil Wayne au bord de la rupture; A milli, titre mythique dans la catégorie "egotrip" repris par de nombreux rappeurs du monde entier; Shoot me down, planant et émouvant et enfin Lollipop, tube international et hymne second degré aux... lollipops!

Rappelons que cet album déjà considéré comme un classique date de 2008. Depuis, Lil Wayne s'est un peu perdu avec un album intitulé Rebirth dans lequel il a tenté de se mettre au rock et où on frôle l'overdose vocodeur. Il purge en ce moment même sa peine de prison et a de nombreux projets sur le feu pour l'année 2010 à sa sortie. Profitons-en, quelque chose me dit que cet oiseau là n'en a pas pour longtemps avec nous.

Pour être complet, je dois vous avouer que ma fascination pour le personnage a commencé lorsque j'ai découvert le documentaire qui lui a été consacré, The Carter, présenté à Sundance, où on découvre un personnage aux antipodes des préjugés qui lui collent aux baskets, grand travailleur, perfectionniste, artiste, drogué, perdu et complètement déjanté.



Alors? Le rap une sous-culture? Ah la farce!
Venez vite chercher l'album dans les bacs du rap US de la médiathèque.

mardi 24 août 2010

Festival Estivada Rodez 2010 - Lo cor de la plana


Mon petit souvenir estival sera nettement plus Trad ! C'est la deuxième année que je pars me promener du côté de Rodez pour découvrir des musiques que je laisse discrètement de côté le reste de l'année, ici au "Nord" de la frontière occitane. Comme si, à la façon de certains vins, elles ne pouvaient endurer le voyage retour.
Dans la capitale du Rouergue, j'assiste aux Estivadas, le festival dédié à toutes les cultures occitanes (voir le site : http://www.estivada-rodez.eu/). Et je me sens là-bas sous le charme d'une contrée étrangère dont je ne comprends pas la langue, ou seulement quelques mots, comme un passant insouciant débarrassé de ses préjugés et invité à déambuler dans une culture régionale qui sait se montrer accueillante et intelligente.On est bien loin des clichés habituels.


Mon coup de cœur de cette année s'est porté sur le groupe Lo cor de la plana (prononcer "Lou couar de la plane"), un ensemble vocal et de percussions originaire du quartier de la Plaine à Marseille. Ces gaillards là nous ont offert un alliage magnifique entre la polyphonie et le rythme, continuant d'explorer la fusion entre différentes traditions culturelles des rivages de la Méditerranée (musiques religieuses, festives, substrat païen) et la belle version de la langue occitane parlée du côté de la Provence. Pour découvrir leur musique, je vous propose cette vidéo et un grand détour sur leur site Myspace où plusieurs morceaux de leur dernier album sont en écoute : http://www.myspace.com/locordelaplana



mercredi 18 août 2010

Festival Pantiero

Ce n'est pas parce qu'on est en vacances qu'on ne doit pas s'intéresser à la musique !!! J'ai profité de la fermeture estivale de la médiathèque pour aller jusqu'à Cannes et découvrir le festival Pantiero qui s'y tenait du 11 au 14 août. Ce festival est d'habitude plutôt orienté musique électronique, mais cette année il n'y avait qu'une soirée vraiment marquée par ce genre. Bien évidemment, je ne vais pas vous refaire la programmation, seulement vous parler des artistes que j'y ai découverts et appréciés.



Première découverte : The Raveonettes
Vénéneux duo venu du froid (Danemark), The Raveonettes s’accroche dur comme fer à ses petites obsessions. Depuis leurs débuts discographiques en 2002, Sune Rose Wagner, songwriter en chef, et la glaciale Sharin Foo creusent le sillon d’un rock’n’roll fiévreux, entre fleur bleue et film noir. Vous pouvez découvrir à la médiathèque leur album de 2005 Pretty in black, mais je vous conseille grandement leur dernier album sorti en 2009 In and Out of Control.



Ce clip est magnifique, n'est-ce pas ?

Seconde découverte : Tune-Yards
Hystérique, enfantin, caressant, foisonnant, fourre-tout, fouillis, fada... La canadienne Merril Garbus mélange un peu de tout ça dans sa grande marmite lo-fi : du lo-fi pas cache-misère, du fourre-tout pas feignant ni fadasse par une gentille sorcière un peu cinglée mais drôlement douée. J'ai adoré !!!



Vous pouvez même découvrir un morceau du live de jeudi dernier ici.

Troisième découverte : Two Door Cinema Club
Trio venu d’Irlande du Nord, les TDCC ont ce petit quelque chose en plus face à la pléiade de groupes de rock affichés en couverture des magazines spécialisés : de l’énergie (à revendre), et une bonne guirlande de tubes en puissance sur leur premier album Tourist History qu'on a pu apprécier à sa juste valeur.



Vous pouvez même découvrir un morceau du live de vendredi dernier ici.

Quatrième découverte : Popof
Passé le temps des raves, Popof est aujourd’hui devenu une vraie tête d’affiche et une figure emblématique de la scène électro/minimale. A l’écart de la hype, c’est à coups de beats massifs distillés avec justesse qu’il a construit sa réputation et un following impressionnant. Pas de clips pour l'instant, mais du coup, une vidéo de son mix de samedi dernier...



Et je m'arrête là pour ce billet ... quitte à ce que je vous parle de mes autres coups de cœur de ce festival prochainement ...

jeudi 12 août 2010

3 titres pour un tube de l'été

Cette fois-ci, je me creuse les méninges et je cherche ce qui fera valser dans les chaumières estivales. Petite difficulté: 3 propositions. Grosse difficulté: de la musique de qualité. Voici les 3 hits qui remportent mon adhésion (petits veinards va!):

Premier choix et unique "risque" de ma sélection. John Legend sort un album produit par les mythiques The Roots, prévu pour le 24 septembre. Je ne serai pas étonné qu'on parle beaucoup de cette réjouissante collaboration qui promet un disque à la hauteur (on l'espère très fort). Le premier tube nous donne envie et raison d'y croire.



Hard times par John Legend and The Roots.

Parce que s'il fallait un Français et un seul ce serait lui, oui Monsieur! Philippe Katerine, l'unique! Katerine n'est pas fou, il a simplement compris et possède souvent un temps d'avance sur tout et sur tous. Alors bien sûr, ça crée quelques incompréhensions. Tenez par exemple, je suis à peu prêt certain que nombreux d'entre vous me condamneront d'oser diffuser cet absurde clip sans aucun intérêt. N'empêche...
Allez ça suffit, laissez moi manger ma banane...



La Banane par Philippe Katerine. L'album sort le 20 septembre sur internet et le 27 chez vos disquaires.

Enfin, et là je suis à peu prêt sûr de remporter votre adhésion. Il y a tout pour un gros succès, des adolescents tout juste pubères qui courent sur une plage nocturne, un refrain qui reste dans la tête et un sifflement adaptable à toute situation. On a fait des succès avec moins que ça. Sans rire, l'album entier est très bon, bourré de références bien comprises et digérées, très maîtrisé. Tous à la plage:



Let's go surfing par The Drums.

Bon été à tous!

samedi 7 août 2010

Big bang!

Allez, comme ça, sans introduction, juste parce que c'est incroyable et beau.


Pour les petits curieux intéressés, venez voir par ici.

mardi 3 août 2010

French roast

Une petite merveille de l'école d'animation française réalisée par Fabrice O.joubert. Les personnages, leurs expressions, les mouvements, tout est très réussi. Ce court métrage a reçu d'ailleurs de nombreux prix. Pour en savoir un peu plus, visitez leur site.
C'est parti pour 7 minutes d'humour et de talent.